RDCongo: Conflits et violences
Depuis la fin du génocide rwandais en 1994 et l’exode massif des Hutus en République démocratique du Congo (RDC) qui a suivi, l’ONU estime entre 3 et 4 millions le nombre de victimes ayant succombé aux conséquences du conflit des Grands Lacs : combats, agressions, faim, maladie, etc…Les femmes tout particulièrement sont les premières victimes de ce conflit, en tant que ciment de la communauté :
Le viol est devenu une arme de guerre institutionnalisée, dont se rendent coupables aussi bien les forces gouvernementales que les rebelles.
Aucune tranche d’âge n’est épargnée, des fillettes de 8 ans aux rand-mères de plus de 60 ans. De plus, ces viols s’accompagnent très souvent de tortures physiques et laissent des séquelles graves à ces femmes.
Enfin, si elles survivent, elles doivent en outre affronter le regard de leur famille et de leur communauté, qui parfois les rejettent pour avoir « fauté » avec l’ennemi ou de peur du VIH.
Histoire
Depuis les indépendances, la région des Grands lacs a été le théâtre des violences récurrentes. Jusque à la moitié des années 1960, rébellions dans l’Est du Congo-Zaïre, attaques des “inyenzi” - cancrelats, cafards - au Rwanda, affrontements interethniques au Rwanda en 1963-64, au Burundi en 1965.
A partir de la seconde moitié des années 1960, la violence est progressivement monopolisée par les États : répressions des rébellions au Congo-Zaïre et avènement du régime Mobutu, fin des incursions des “inyenzi” et des pogroms anti-tutsi au Rwanda, consolidation du régime Micombero au Burundi.
La fin de ce Xxè, en une décennie, la partie centrale de l’Afrique a connu des conflits de grande violence suivis ou accompagnés des renversements spectaculaires des pouvoirs jamais vus par le passé :
* Des coups d’États au Rwanda et au Burundi suivis des assassinats des Chefs d’États déclenchant un génocide Tutsi au Rwanda en 1994 ;
* Une guérilla-marathon et un renversement de pouvoir au Zaïre (depuis République Démocratique du Congo) accompagnés des massacres populations rwandaises Hutu le sol zaïrois en 1996 ;
* Une invasion des armées étrangères en République Démocratique du Congo depuis août 1998 camouflée en rébellions et entraînant la “première guerre mondiale africaine”.
En moins d’une décennie, d’importants bouleversements ont particulièrement remué cette région de l’Afrique au point de susciter bien d’intérêts et d’interrogations sur les enjeux et les liens entre ces événements. La multiplicité d’acteurs, d’enjeux et de mécanismes en place sont mouvants et difficilement analysables.
1. Le cercle d’acteurs primaires rassemble les parties “dont les intérêts dans la situation de conflit sont contradictoires, ils sont directement concernés par les conflits et leur engagement est partisan : Les États (les régimes) touchés et les “groupes ethniques”, les groupes armés (APR, AFDL, RCD, Mayi-Mayi…), les partis politiques ou d’autres “groupes”, avec notamment la part prise par la jeunesse.
2. Les acteurs secondaires rassemble des parties qui ne sont pas directement concernées par le conflit, mais ont un intérêt direct dans une issue bien déterminée du conflit : Ce sont des voisins régionaux (Ouganda, Afrique du Sud, Angola, Soudan …), et leurs jeux d’alliances (leur soutien aux maquis, leur “préparation lointaine” de la planification des violences, leur rôle déterminant dans les récents bouleversements depuis 1994-1997). Comme “partenaires”, “alliés” ou comme “ennemis” des États en situation de conflit, ils permettent de voir les guerres de l’extérieur ou de voir le rôle joué par l’extérieur.
3. Les tiers qui s’impliquent activement dans la transformation du conflit : La “Communauté internationale” : l’O.N.U. et ses différentes missions ainsi que ses organismes spécialisés ; les O.N.G. des pays occidentaux. Les USA, la France et la Belgique qui sont les “maîtres et bailleurs des fonds” des États de la région. L’Afrique du Sud, bien que souvent contestée, s’affirme comme un médiateur auquel on fait de plus en plus recours.
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